Église La Nativité-de-la-Sainte-Vierge

Fondée en 1867, la paroisse de La Nativité-de-la-Sainte-Vierge n’inaugure son premier lieu de culte qu’en 1877. Ravagée par un incendie en 1921, l’église est reconstruite la même année sur le même site, sous la direction du curé Georges-Marie LePailleur. Visionnaire, ce dernier rêve d’y établir un évêché et commande aux architectes Dalbé Viau et Alphonse Venne – à qui l’on doit l’Oratoire Saint-Joseph – une reconstruction ambitieuse. Le résultat : un édifice d’une envergure digne d’une cathédrale.

L’église actuelle, de style romano-byzantin, impressionne par sa façade sculptée : statues de la Vierge, du Christ transfiguré, de Moïse, d’Élie et des apôtres y côtoient des médaillons symboliques. Son clocher, datant de 1906, culmine à plus de 80 mètres et abrite cinq cloches, dont la plus lourde pèse 2 500 kg.

À l’intérieur, la décoration signée Alexandre Carli et Nicholas Petrucci est tout aussi remarquable. Le maître-autel en pierre et marbre, les autels latéraux, le chemin de croix en pierre de Caen, ainsi que les statues des apôtres ornent majestueusement le chœur.

Point culminant du décor : la frise monumentale de l’Apothéose de la Vierge Marie, installée en 1927. Cette œuvre spectaculaire de 27 tableaux comprend 320 figures grandeur nature et encercle toute la nef. Véritable fresque historique, elle célèbre la vie de Marie, les fondateurs de Montréal et ses évêques.

Les 14 verrières, réalisées entre 1964 et 1965 par le maître-verrier Guido Nincheri, parachèvent cet ensemble artistique d’exception, toutes dédiées à la Vierge.

Lieu de mémoire, l’église de La Nativité-de-la-Sainte-Vierge a également accueilli en 1927 les funérailles de 39 des 78 enfants morts dans l’incendie du cinéma Laurier Palace, un des épisodes les plus marquants de l’histoire montréalaise.